L’Empire de l’Or Vert en quête d’indépendance économique
La Tunisie affirme sa stature de géant mondial de l’huile d’olive. Avec près de deux millions d’hectares d’oliveraies et une production qui la place régulièrement parmi les cinq premiers producteurs mondiaux, le secteur génère plus de 50% des exportations agricoles du pays. Une performance illustrée par une croissance de 45% des exportations au premier semestre 2025, atteignant 183 000 tonnes.

Pourtant, ce succès quantitatif masque une vulnérabilité stratégique. Entre 80% et 88% de l’huile tunisienne est exportée en vrac, principalement vers l’Espagne et l’Italie. Ces pays, bénéficiant du régime européen de « perfectionnement actif », conditionnent et commercialisent cette huile sous leurs marques, captant l’essentiel de la valeur ajoutée.

Les conséquences sont lourdes : pour la période novembre 2024-avril 2025, les exportations en volume ont augmenté de 40,1% tandis que les recettes chutaient de 28,9%. Cette dépendance au vrac, couplée à la volatilité des prix mondiaux, prive la Tunisie d’une partie substantielle de la richesse générée par son « or vert ».