Un projet de 120 MDT pour l’agriculture de montagne du Nord-Ouest Tunisien
Le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, M. Ezzedine Bechikh, a présidé, ce lundi 22 septembre 2025, l’atelier de lancement du projet intégré pour le développement de la petite agriculture de montagne dans le Nord-Ouest. Financé par le Fonds international de développement agricole (FIDA), ce projet est mis en œuvre par l’Office de développement des forêts et des pâturages (ODFP), sous la tutelle du ministère.
D’une durée de huit ans (2024–2032), le projet représente un coût global estimé à 120 millions de dinars tunisiens (MDT). Son financement est assuré par un prêt du FIDA s’élevant à 92,16 MDT (77 %), complété par une contribution de l’État tunisien de 27,98 MDT (23 %).
Le projet interviendra dans 45 circonscriptions « imadas » de montagne, réparties sur les gouvernorats de Béja, Jendouba, Le Kef, Siliana et Bizerte.
Ces zones, qui comptent environ 19 375 familles, soit 77 500 habitants, figurent parmi les moins développées du pays, avec un indice de développement régional compris entre 0,314 et 0,427.
M. Hammed Bousalmi, responsable de l’ODFP pour le Nord-Ouest, a indiqué que le projet cible délibérément des régions « parmi les moins développées et les plus vulnérables aux changements climatiques ». Son objectif principal, a-t-il souligné, est de « contribuer au développement économique et social et de renforcer la capacité des populations à faire face aux impacts du climat ».
De son côté, M. Nourfel Talahik, directeur régional du FIDA, a qualifié le programme de « réelle opportunité pour impulser le développement local dans les zones montagneuses du Nord-Ouest ». Il a précisé que l’initiative ne se limite pas au secteur agricole, mais inclut également « l’autonomisation sociale et économique, via le soutien aux femmes rurales et aux jeunes, ainsi que la création de projets générateurs de revenus », sans oublier « l’amélioration des infrastructures de base, telles que les pistes rurales et les réseaux d’eau potable ».
M. Talahik a également insisté sur l’adoption d’une « approche participative avec les populations locales », gage selon lui « d’un développement durable et de la pérennité des résultats ».
Les activités du projet s’articulent autour de plusieurs axes visant à renforcer le développement socio-économique et la résilience climatique :
- Amélioration de l’accès à l’eau potable : extension des réseaux, aménagement de sources et installation de citernes individuelles fonctionnant aux énergies renouvelables.
- Conservation des eaux et des sols.
- Développement agricole : plantation d’oliviers et d’arbres fruitiers, intensification des cultures fourragères et pastorales.
- Autonomisation économique et sociale : soutien à la création de micro-entreprises et de projets générateurs de revenus au profit des femmes rurales, des jeunes et des personnes à besoins spécifiques ; appui aux structures productives et valorisation des produits locaux.
- Amélioration des infrastructures : réhabilitation des pistes rurales desservant les zones de production.
Il est à rappeler que la convention de prêt a été signée le 12 juillet 2024 et approuvée par l’Assemblée des représentants du peuple le 30 décembre 2024. La mise en œuvre a débuté en janvier 2025, à un rythme qualifié de « satisfaisant ».
Ce programme vise à jeter les bases d’un développement local durable au bénéfice des populations des zones montagneuses du Nord-Ouest tunisien.

