Une première promotion de conseillers environnementaux voit le jour pour booster l’agrotourisme national
L’Institut national des sciences agricoles de Tunisie a accueilli, ce mardi 16 septembre 2025, la cérémonie de remise des diplômes de la première promotion de conseillers environnementaux ruraux. Spécialisés dans l’accompagnement de projets de tourisme agricole, ces experts ont été formés dans le cadre du projet de développement du tourisme biologique durable et équitable « BioTED ».
Au total, 26 conseillers, représentant les Commissariats régionaux au développement agricole (CRDA) et les Commissariats régionaux au tourisme (CRT), ont été diplômés à l’issue d’un programme de formation intensif de dix sessions. Ce cursus visait à renforcer leurs capacités dans l’accompagnement de projets touristiques intégrant une dimension agricole et environnementale.
Une coopération tuniso-belge fructueuse
Dans une déclaration à une radio, la coordinatrice technique du projet, Mme Bouthaina Majdoub, a expliqué que BioTED a pour objectif d’établir en Tunisie un nouveau secteur à la croisée de l’agriculture et du tourisme : “l’ agrotourisme “, considéré comme un levier prometteur pour le développement économique.
Mme Majdoub a ajouté que la formation des conseillers avait été réalisée en partenariat avec des experts tunisiens et belges, s’inspirant de l’expérience réussie de la Belgique dans ce domaine. Elle a souligné que le projet s’inscrit dans le cadre de la conversion d’une partie de la dette tunisienne en investissements de développement, grâce à la coopération avec le Royaume de Belgique.
Valorisation des produits agricoles et du tourisme intérieur
Mme Bouthaina Majdoub a indiqué que le projet vise à valoriser les produits agricoles biologiques en les intégrant dans des expériences touristiques immersives, telles que la cueillette des olives ou l’organisation d’activités agricoles pour les visiteurs au sein des exploitations, sans oublier les services d’hébergement et d’accueil rural.
La coordinatrice technique a affirmé que cette approche se distingue du tourisme côtier classique, puisqu’elle repose sur la diversification de l’offre touristique et la valorisation des riches ressources internes de la Tunisie, tant matérielles que immatérielles.
« L’agrotourisme représente une opportunité pour mettre en lumière la richesse et la diversité de notre pays, du Nord au Sud. C’est également une nouvelle orientation stratégique capable de créer de la valeur ajoutée et de soutenir le développement durable des zones rurales », a-t-elle déclaré.
Vers une alternative au tourisme saisonnier
Mme Majdoub a également souligné la nécessité pour la Tunisie de diversifier son secteur touristique, aujourd’hui largement tributaire du tourisme balnéaire saisonnier. Elle considère que l’agrotourisme constitue une option stratégique permettant d’attirer des visiteurs tout au long de l’année et de revaloriser l’héritage agricole et culturel du pays.
Création d’une dynamique commune
De son côté, Mme Nourhan Ben Ayed, responsable de la gestion de l’administration générale de l’agriculture biologique au ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, a indiqué que le projet vise à instaurer une dynamique commune entre les Commissariats régionaux au développement agricole et le secteur touristique. Cette collaboration se concrétisera par la mise en œuvre de projets bilatéraux axés sur l’investissement touristique dans les espaces agricoles, en coordination avec l’Office national du tourisme tunisien et les institutions de recherche et d’enseignement supérieur agricoles.
Mme Ben Ayed a précisé que le projet comprend un programme de formation d’un an, couvrant tous les aspects du développement de projets agrotouristiques, y compris la sensibilisation au cadre juridique, notamment la loi sur la protection des terres agricoles et les procédures relatives aux autorisations d’investissement dans le secteur touristique.
Soutenir le développement durable des zones rurales
Mme Ben Ayed a expliqué que l’objectif ultime de ce projet est de garantir la conformité des projets avec les normes juridiques et de développement, afin qu’ils soient reproductibles et servent de modèles pour d’autres régions, contribuant ainsi au développement durable de l’agrotourisme en Tunisie