Moez Joudi tire la sonnette d’alarme sur une crise économique majeure due à la faillite de BFT
Le professeur en économie et en gestion et président de l’Institut tunisien des administrateurs, Moez Joudi, a considéré que la faillite d’une institution bancaire provoquait obligatoirement une crise financière. « Je tiens à rappeler que la crise mondiale de 2008 résultait de la déclaration de faillite de la banque Lehman Brothers », a-t-il ajouté.
Intervenant le 4 mars 2022 durant l’émission « La Matinale » animée par Myriam Belkadhi sur les ondes de la radio Shems FM, Moez Joudi est revenu sur le litige entre la République tunisienne et un ancien actionnaire de la BFT portant sur une somme égalant trois milliards de dinars.
« La Tunisie sera dans l’obligation de payer cette somme. Or, nous n’en avons pas les moyens. Ceci portera atteinte à l’image du pays… Ce genre de dossiers ne doit pas être traité dans le silence… Prenons l’exemple de la société El Fouledh qui a cumulé un déficit à hauteur de 370 millions de dinars. On va déclarer sa faillite sans même essayer de sauver l’entreprise. Ceci coûte énormément d’argent », a-t-il déploré.
Moez Joudi a considéré que les plusieurs indicateurs relatifs à la faillite de la Banque franco-tunisienne (BFT) étaient inquiétants.
Moez Joudi a rappelé la privatisation de la Banque du sud et son rachat par Attijari Bank. Il a, également, évoqué la restructuration et la vente de l’UIB. L’expert en économie a estimé que la BFT aurait dû être privatisée depuis plusieurs années.
Concernant les négociations avec le Fonds monétaire international, Moez Joudi a affirmé que cette institution attendait la présentation de garanties gouvernementales relatives aux orientations de l’équipe de Bouden et de sa durée de vie. « Je considère que nous n’allons pas avoir d’accord… Le gouvernement doit s’engager dans un dialogue et dans une présentation des réformes auprès du peuple tunisien… Le FMI ne s’engagera pas sans garantie et sans consensus national », a-t-il assuré.
Moez Joudi a, aussi, souligné la multiplication des emprunts obligataires dans le but de mobiliser des fonds permettant de garantir les salaires. « Ce genre d’emprunt doit avoir lieu dans le cadre de projets publics… Ceci causera un effet d’éviction et portera préjudice aux banques privées », a-t-il déploré.