+58% d’investissements : comment la Tunisie a reconquis la confiance des marchés ?
Une vague d’optimisme souffle sur la Tunisie. Le pays, porté par une dynamique économique inédite, enregistre une spectaculaire renaissance de son attractivité auprès des investisseurs internationaux. Les chiffres publiés par l’Agence de Promotion de l’Investissement Extérieur (Fipa) pour les neuf premiers mois de l’année 2025 dévoilent une courbe ascendante qui confirme un retour de confiance massif.
Une croissance en accélération constante
La tendance est sans équivoque. À fin septembre 2025, les flux globaux d’investissement ont atteint le niveau remarquable de 2,59 milliards de dinars (MD). Cette performance représente une progression de 28,1% sur un an, mais c’est la comparaison sur le moyen terme qui est la plus éloquente : +39,7% par rapport à 2023 et une envolée de +58,1% depuis 2022. Ces pourcentages ne sont pas de simples statistiques ; ils incarnent le retour de la Tunisie sur la carte des destinations privilégiées des capitaux internationaux.
Le moteur de cette croissance est sans conteste l’investissement direct étranger (IDE), qui capte la part du lion avec 2,54 MD, en hausse de 27,7% par rapport à la même période de 2024. Les investissements de portefeuille, bien qu’en forte progression (+56,8%), restent marginaux à 52,7 millions de dinars, soulignant la préférence des investisseurs pour des projets industriels durables plutôt que pour des placements financiers spéculatifs.
L’industrie, pilier de la stratégie nationale
L’analyse sectorielle confirme la robustesse du modèle tunisien. Le secteur industriel affirme sa suprématie en drainant près des deux tiers des IDE (63,6%), soit 1,61 MD. Les filières d’excellence – électricité, électronique, mécanique, textile et agroalimentaire – sont au cœur de cette vitalité, démontrant la capacité du pays à séduire des projets à forte valeur ajoutée.
Une répartition équilibrée se dessine autour de ce noyau industriel : l’énergie capte 19,5% des fonds (493,5 millions de dinars), les services 14,4% (366,3 millions) et l’agriculture 2,5% (63,1 millions). Cette structure reflète une stratégie de développement cohérente et diversifiée.
Un cercle vertueux de partenariats internationaux
La confiance des investisseurs est mondiale. La France conserve sa place de premier partenaire, avec 639,9 millions de dinars d’IDE (hors énergie), représentant 31,3% du total. Elle est suivie de près par un aréopage de nations aux capitaux exigeants : l’Allemagne (294 M), l’Italie (242,4 M), les Pays-Bas (153,7 M) et les États-Unis (108,2 M). Cette diversité d’origine des investissements consacre la reconnaissance internationale du potentiel tunisien et son ancrage tant européen qu’américain.
Les ambitions 2026 : doubler la mise
Forte de ce succès, la Tunisie affiche des objectifs à la mesure de son dynamisme retrouvé. Le gouvernement vise à porter le volume des IDE à 4 milliards de dinars en 2026. Pour y parvenir, la stratégie nationale se concentrera sur les secteurs les plus prometteurs : l’industrie automobile, l’aéronautique, la pharmacie, l’économie numérique, l’agroalimentaire et le textile technique.
Une ambition qualitative accompagne ce volet quantitatif : le projet de budget économique prévoit d’augmenter le taux d’intégration industrielle dans le secteur automobile de 40% à 55% d’ici fin 2026, une initiative destinée à ancrer davantage de valeur ajoutée dans le tissu économique local.
Perspectives : une destination sûre et compétitive
Cette trajectoire positive est plus qu’un simple rebond conjoncturel. Elle traduit une transformation profonde. L’industrie, le numérique et l’énergie sont désormais les fers de lance d’une relance qui génère des emplois, renforce les compétences et modernise les infrastructures.
Avec une stratégie sectorielle claire, des résultats tangibles et un positionnement géostratégique unique, la Tunisie s’impose progressivement comme une plateforme incontournable en Méditerranée. Le pays est désormais prêt à tourner une page décisive de son histoire économique, alliant avec succès stabilité, savoir-faire et ouverture sur le monde.
