Universal Music lutte contre la musique générée par l’IA
Universal Music demande aux plateformes de streaming de ne pas permettre à l’IA d’utiliser des sons protégés par des droits d’auteur. En cause, la « responsabilité morale et commerciale » d’UMG envers les artistes et leurs droits.
Universal Music Group (UMG) lance la bataille contre les nouveaux outils d’intelligence artificielle générative, capables de créer des mélodies ou de reproduire la voix d’un artiste. Selon le Financial Times, la grande maison de disques vient d’envoyer un courrier aux plateformes de streaming, pour qu’elles permettent plus à ces outils de télécharger son catalogue de chansons pour entraîner leurs modèles.
« Nous savons que certains systèmes d’intelligence artificielle ont pu être entraînés avec du contenu protégé par le droit d’auteur sans obtenir les consentements requis des détenteurs des droits ou sans leur verser une compensation financière », explique Universal Music dans ce courrier, notamment adressé à Spotify et Apple.
Cotée en Bourse depuis 2001 et toujours détenue en partie par Vivendi, le propriétaire de Canal+, UMG est l’une des trois majors de l’industrie du disque, avec Sony et Warner. Elle contrôle environ un tiers du marché mondial de la musique et représente Taylor Swift, Adele, Drake, Elton John ou encore U2.
Le potentiel de l’IA générative dans le monde de la musique a été illustré par David Guetta début février. Il a demandé à un robot d’écrire des paroles dans le style d’Eminem. Puis, à un autre service de recréer la voix du rappeur américain. Sur YouTube, des comptes publient des reprises des chansons avec la voix d’autres artistes. Ou encore de nouveaux titres avec la voix d’artistes décédés.
Ces outils représentent une menace importante pour Universal Music. Ils pourraient permettre à de nombreuses personnes de créer des chansons, en reprenant la voix d’artistes ou en s’inspirant simplement de leur style. Puis, d’inonder les plateformes de streaming musical, d’accumuler les écoutes et donc de recevoir des royalties. Cela se ferait au détriment des artistes, qui pourraient accuser une baisse relative de leurs écoutes.